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Conférence
à LYON le 10 avril 2013
A l'Udaf du Rhône 18 h cliquer pour plus d'information
Conférence
à DOLE le 20 octobre 2011
La
parole forte, simple et accessible à tous du Pr Costentin, la
présence des professionnels et celle du sénateur Mr Gilbert Barbier
ont donné un cachet tout particulier à cette soirée. Les
témoignages des parents, à la suite de celui de Claire Moscicki,
ont été bouleversants, en particulier ceux de l'équipe du groupe
pilote de l'Unafam qui travaille sur les groupes de parole.
Une
magistrate a exprimé publiquement que juge pendant 8 ans, elle a dû
accueillir des mineurs pris en flagrant délit de consommation pour
des admonestations sans sanctions, que ces jeunes la narguait
dans un échange « ping-pong » et que pendant ce temps
son fils chez elle en était à l'héroïne.
QUAND
DONC SERONT PRONONCEES POUR LES JEUNES et pas seulement pour
les parents DES SANCTIONS EDUCATIVES (pertinentes, immédiates et
comprises) : travaux d'intérêt général, stages de rupture, et...
? Pour être crédibles les paroles doivent être accompagnées
par des actes.
Une
famille a exprimé avec pudeur ses années de désarroi. Le père a
en particulier mentionné que sous l'effet de la drogue, leur fils
« pouvait se taper sur les doigts avec un marteau. Il ne
sentait rien ».Son épouse travaille dans un établissement
scolaire et a mentionné l'aveuglement de certains enseignants qui
croient que seulement 5% des enfants se droguent. Malgré leur
douloureuse épreuve, elle a su avec coeur remercier les
professionnels qui accueillent de mieux en mieux les familles.
le
Sénateur Gilbert Barbier a exprimé son souci d'établir des
sanctions par des amendes. Il a souligné aussi le changement de
politique de M. Apaire, président de la MILDT, qui s'applique à
enrayer la banalisation de la MILDT orchestrée par de précédentes
mesures gouvernementale
Audition du sénat 23 mars 2011
Marie-Françoise
CAMUS ,
Présidente
:
Merci
pour votre accueil et votre écoute. Depuis 15 ans, notre association
de familles confrontées à la drogue a aidé des milliers de parents
qui ont dû faire face à la toxicomanie de leur(s) enfant(s). Aide
réalisée par l'écoute téléphonique, les entretiens personnels et
surtout les groupes de parole et l'entraide qui en résulte entre
parents. Nous réalisons aussi chaque année plusieurs centaines de
formations et sensibilisations en milieu scolaire pour les jeunes et
pour leurs parents.
La
solide expérience que nous avons acquise depuis de nombreuses années
pourrait servir de base à la création d'un site pilote entièrement
dédié aux familles. Son objectif serait de permettre aux parents
d'apprendre les bonnes pratiques : celles qui les placeraient
effectivement au coeur du dispositif de prévention, tel que l'a
souhaité François Fillon lors du lancement du plan gouvernemental
2008-2011 et dont je rappelle les propos parce qu'ils sont toujours
valables et à considérer pour le prochain plan :
« Agir
sur la demande de drogue est la seule issue pour stopper la progression
chez les jeunes générations : la famille doit désormais être au coeur
du dispositif de prévention. Pour ce faire, il s'agira de réaffirmer
l'interdit et renforcer ainsi les parents dans leur légitimité à
l'imposer à leurs enfants. De mettre l'accent sur la prévention des
entrées en consommation des drogues illicites et des abus d'alcool chez
les enfants et les jeunes. De combattre les attitudes qui contribuent à
banaliser ces comportements d'usage et d'abus d'alcool. »
Nous
poursuivons plusieurs objectifs à l'association lorsque nous
rencontrons les familles : il s'agit tout d'abord de restaurer un
espace de dialogue entre parents et enfants, lequel est généralement
rompu : Nous nous plaçons délibérément dans une approche
humaniste et globale de la personne. L'approche sanitaire du problème
est sans doute nécessaire, mais très insuffisante. Ce n'est pas
grâce à elle que l'on éduque un adolescent. Ce serait même
tout-à-fait désespérant d'en rester là. Tous les jeunes que nous
avons accompagnés pour sortir de la drogue ont été touchés par la
relation qui a été établie avec eux, relation de respect pour leur
être et leur devenir. C'est grâce à la fermeté aimante de leur
parents que beaucoup s'en sortent. Personne n'apprécie d'être aimé
mollement et les parents qui soutiennent leurs enfants dans ces
sorties de drogue font des prouesses d'inventivité pour manifester
cet amour ferme dont leurs enfants ont besoin. Le soutien de
l'association les aide à retrouver une autorité là où ils n'y
croyaient plus et à retrouver en eux la force nécessaire à ce
combat souvent si épuisant. Nous ne pouvons pas décider à la place
du jeune mais nous pouvons changer notre relation avec lui. Souvent
quand les jeunes constatent le bien que l'association fait à leurs
parents, ils ont alors envie de nous connaître eux aussi. Les jeunes
que nous soutenons participent volontiers à nos formations dans les
collèges et les lycées en apportant leurs témoignages réalistes.
Notre groupe de paroles permet aux parents de retrouver confiance en
eux mais aussi de pouvoir exprimer leur détresse, leur erreurs et
leurs faiblesses sans être jugés. Les échanges de bonnes pratiques
entre parents dans l'art de savoir dire NON sont également
salutaires pour ces familles. Notre groupe de paroles
est dirigé par une psychologue, laquelle n'hésite pas à orienter
les familles vers les structures appropriées, thérapies familiales
ou centres de soin lorsque cela est nécessaire.
Même si
chaque histoire est unique, il y a des points que l'on retrouve chez
la plupart des familles. Ces points nous semblent importants à
prendre en compte pour l'élaboration du futur plan de prévention
des toxicomanies :
1
- Les parents restent longtemps dans le déni de consommation de
leurs enfants, avant de frapper à la porte d'une institution ou
d'une association pour demander de l'aide. Dans la majeure partie des
cas, ils viennent parce que la vérité a enfin éclaté au grand
jour et que l'enfant ou le jeune ne peut plus contester, cacher, nier
sa consommation de drogue : renvoi de l'école, interpellation,
accident, hospitalisation en état d'ivresse, de coma, de délire ou
lors d'une tentative de suicide. Ce déni de la consommation résulte
d'un ensemble de facteurs :
-
Une
méconnaissance des signes annonciateurs d'une prise de drogue répétée
chez le jeune : les signes sont généralement perçus comme des
modifications propres à l'adolescence.
-
Une
décalage important entre le degré de connaissance des parents et des
enfants sur les drogues, les différents produits, leur mode
d'administration, la loi, etc. : il est donc tout à fait possible pour
le jeune de « tromper » ses vieux. Il faut le
reconnaître.
-
Un
refus d'admettre que leur enfant leur cache quelque chose. Lorsque les
parents ont un doute et qu'ils tentent d'aborder le sujet, ils se
contentent d'attendre que l'enfant les rassure plutôt que de pousser
plus loin leurs investigations, au nom de la confiance et de la prise
d'autonomie de ce dernier.
2
- Les parents éprouvent une grande déception lorsqu'ils comprennent
que les enfants ont une double vie depuis des mois et que ceux-ci ont
pris l'habitude de leur mentir. Le mensonge répété est ce qui
inquiète le plus les parents parce qu'il remet en cause ce
« pacte
de confiance » qui doit le propulser vers une plus grande
autonomie alors qu'il est utilisé par le jeune comme un arme
préservant sa consommation abusive.
3
- Ce besoin de réassurance des parents qui recherchent un « tout
va bien madame la marquise » renforce le jeune dans
le
mensonge non plus pour préserver sa « consommation
pépère »,
mais pour éviter la décompensation parentale. Le jeune se tait pour
éviter le pire pour le clan familial. Cette attitude vaut aussi bien
avant la découverte qu'après : les promesses et les bonnes
résolutions s'effondrent vite parce qu'elles sont toujours
intenables et irréalistes parce qu'elles sont bâties sur des
données erronées de part et d'autre : les jeunes s'aperçoivent à
ce moment là que ce n'est pas eux qui gèrent la drogue, mais plutôt
la drogue qui les gère. Ce moment là est crucial pour les familles
et elles doivent être alors épaulées par un tiers neutre. Le
groupe de parole, le soutien d'une association, une prise en charge
thérapeutique, tout est bon pour que les parents fragilisés soient
tuteurés le temps de reprendre des forces.
4
- Le fait de savoir « enfin » est le début d'un long
parcours douloureux pour l'ensemble de la famille. Il dure des mois,
le plus souvent des années. Chacun sait que l'on ne guérit pas
d'avoir été « accro » à une drogue : il s'agit, comme
pour le cancer de rémission. En reprendre une fois fait replonger le
jeune dans sa consommation antérieure, qu'il s'agisse de tabac,
d'alcool, de cannabis ou autre. La maîtrise est devenu impossible à
celui qui est soumis au besoin viscéral de son corps. La demande
d'aide au sevrage est souvent irréalisable au moment voulu : les
5000 places disponibles sont loin d'être suffisantes. Les listes
d'attente sont longues. Les services sont débordés. L'affolement
des parents n'impressionne plus les services d'urgence. Seuls les cas
graves sont pris en charge rapidement et le tri sélectif est
draconien.
Nous
répondons également aux parents qui cherchent à protéger leurs
enfants contre ce fléau contemporain. Tous ceux qui nous appellent
nous demandent d'intervenir auprès des instances publiques pour que
cessent les messages nocifs, abusifs et hautement addictogènes de la
banalisation de l'usage de la drogue. Cette banalisation est entrée
dans la tête des jeunes, lesquels sont instruits par leurs pairs, à
peine plus âgés : Arrêtons de banaliser des comportements
dangereux comme cela a été fait ces 30 dernières années. La
drogue n'est pas une fatalité. Ce sont les premières expériences
de drogue qu'il s'agit d'enrayer quand elles n'ont pas pu être
évitées par une prévention efficace. Comme vient de nous l'écrire
un collégien « Je
ne vous remercierai jamais assez. Je n'ai touché à aucune drogue
depuis votre passage et ne risque pas de le faire avant longtemps.
Merci, continuez, s'il vous plaît, à faire le tour des collèges
car votre intervention peut sauver de précieuses vies.» La
prévention primaire, cela marche à condition de savoir de quoi on
parle.
Claire
MOSCICKI,
Responsable
de la formation et de la communication
Donner
aux parents les moyens d'agir sur la demande de drogue, cela suppose
quelques préalables : Réaffirmer l'interdit parental ne peut
suffire à enrayer la progression de l'expérimentation des drogues
dès le plus jeune âge. Tout simplement parce que nos enfants ne
nous prennent pas au sérieux et nous ramènent invariablement au
credo de la banalisation de la drogue, laquelle poursuit sa route
dans les esprits puisqu'elle poursuit sa route dans les textes, les
discours, les points de vue, les débats d'experts, les émissions de
télévision, les articles de presse, les radios etc...
Seule
solution pour espérer être entendu : en finir avec les postulats
émis dès le 1ère édition de « savoir plus, risquer
moins »
de la MILDT qui sont à l'origine de la banalisation de l'usage des
drogues et de la levée de l'interdit parental :
1
) Une société sans drogue ça n'existe pas.
«Il
n'y a pas de société sans drogue, il n'y en a jamais eu. Il n'y a
pas de solution miracle, ni en France, ni dans d'autres pays. En
revanche, il existe des réponses efficaces afin d'éviter les
consommations dangereuses et de réduire les risques lorsqu'il y a
usage».
2
) Se droguer est un comportement universel :
«On
le retrouve à toutes les époques et dans toutes les civilisations. La
prévention doit tenir compte de l'universalité de ce comportement comme
aux aspects conjoncturels de celui-ci».
3)
L'usage simple n'est pas dangereux :
«L'usage
simple est la consommation d'une substance psychoactive qui
n'entraîne ni complication pour la santé, ni trouble du
comportement ayant des conséquences nocives pour soi ou pour autrui.
Il
en est ainsi chez les adolescents et les jeunes qui essayent les
drogues illicites PAR CURIOSITE ou qui consomment avec les autres par
EFFET D'ENTRAINEMENT.
Beaucoup en resteront à une unique expérience ou n'auront qu'une
consommation occasionnelle en petite quantité».
Cette
définition de l'usage simple, ne repose sur aucun fondement
scientifique réel : nous savons-tous que des troubles psychologiques
peuvent apparaître dès la première expérimentation. Nous savons
tous que dès la première prise, la personne est en danger si elle
conduit ou agit sous l'influence d'une drogue.
Cette
définition est totalement démagogique à l'égard de la jeunesse,
et elle constitue, vis-à-vis des parents, une levée de l'interdit
parental. Elle s'attaque à la barrière naturelle que constitue la
peur de porter atteinte à son intégrité physique et psychique. En
associant cet usage simple à un comportement propre à la jeunesse,
elle le valide : SE DROGUER N'EST PLUS UN TABOU. C'EST UN
COMPORTEMENT NORMAL PROPRE À LA JEUNESSE.
Nous
constatons sur le terrain que les plus jeunes, ont beaucoup de mal à
se faire accepter lorsqu'ils annoncent ne pas vouloir consommer. La
pression des pairs est si forte qu'ils ont de plus en plus de mal à
refuser SANS CRAINTE. LE NON USAGE DE DROGUE est en train de devenir
tabou. Le comble ! Il s'agit de plus en plus d'être capable de
refuser « une obligation de consommer » laquelle
participe du droit du plus fort, de harcèlement, voire de torture
lorsque des jeunes obligent à boire un plus jeune qui refuse parce
que sa religion le lui interdit.
4)
Ce n'est pas le produit qui est dangereux mais son usage.
La
prévention porte sur la maîtrise de l'usage : l'usage simple ne
posant pas de problème, la prévention primaire du NON USAGE n'est
pas nécessaire. La prévention porte désormais sur :
-
L'usage
nocif et sa conséquence : injonction thérapeutique
-
La
dépendance et ses conséquences : substitution, sevrage et abstinence
forcée. Les abuseurs nocifs et les dépendants sont des victimes et des
malades qu'il convient de soigner.
Il
est grand temps de démontrer la différence entre le SENTIMENT DE
MAITRISE et la RELLE MAITRISE. Les recherches en neurosciences
permettent désormais d'appréhender cette distinction et de la faire
connaître au grand public. Il est aussi grand temps de reprendre mot
à mot les définitions des étapes qui mènent de l'expérimentation
à la dépendance. Cette échelle est reprise actuellement par les
jeunes pour justifier leur consommation et non comme des mises en
garde : à partir du moment où l'usage est festif et récréatif, il
ne peut y avoir de problème, quel que soit le produit ou les
produits, et leur quantité absorbée.
Pour
conclure sur ce point, nous dirons que ces quatre postulats n'ont
rien à voir avec une vérité historique, scientifique,
philosophique, psychiatrique, voire religieuse, etc mais plutôt à
voir avec un programme, un choix de société prôné par des
décideurs qui souhaitaient voir les Français acepter des mesures
auxquelles ils étaient hostiles : la dépénalisation de l'usage des
drogues et la légalisation de l'usage du cannabis. L'actualité
livresque apporte la preuve de la justesse de notre analyse comme en
témoigne l'ouvrage du maire de Sevran, Stéphane GATIGNON « Pour
en finir avec les dealers ». Edition GRASSET.
Ce
programme utopiste et irréaliste qui a consisté à demander aux
adolescents de contrôler et de maîtriser leur consommation de
produits à pouvoir addictogène élevé, a fait la preuve de son
absurdité : Nous sommes passé de quelques milliers de consommateurs
de cannabis dans les années 80 à 4 millions de consommateurs
réguliers et à 12 millions d'expérimentateurs en 2011.
Puisqu'il
s'agit d'un choix de société, réaffirmons pour le prochain plan ce
qui a été envisagé dans le dernier : le droit légitime de nos
enfants à une enfance et à une jeunesse sans drogue licite ou
illicite. Nous demandons, pour ce faire, que l'Etat et
les institutions en charge des campagnes nationales de prévention de
la toxicomanie,
1
– Définissent avec les experts médicaux et les services
compétents les
principes qui LEGITIMENT l'interdit parental et ABROGENT, expertise à
l'appui, les principes de la banalisation de la drogue.
2
- Donnent aux associations familiales les moyens financiers,
logistiques et techniques pour que les familles prennent elles mêmes
en charge leur destin de parents, face à ce fléau qu'est la
toxicomanie en Europe. Les parents doivent définir eux-mêmes les
bonnes stratégies. Les discours de l'INPES et de la MILDT doivent
les soutenir, les encadrer mais ne suffisent pas à en faire des
acteurs de terrain. L'association Le Phare-Familles face à la drogue
a les compétences pour créer le premier site pilote national de
prévention primaire de la toxicomanie rassemblant parents –
grands-parents – éducateurs – équipes pédagogiques, etc.
Les
parents et la prévention primaire :
Les
parents ont pour rôle essentiel de protéger leurs enfants des
dangers de la vie jusqu'à ce qu'ils soient en âge de s'en protéger
eux-mêmes et ils y réussissent plutôt bien dans de nombreux
domaines tant qu'ils savent de quoi ils parlent : la connaissance
d'un risque ne suffit pas à son évitement, le savoir faire
expérimental est essentiel. Autrement-dit l'apprentissage d'un
risque passe par un vécu de l'adulte vers l'enfant. Il transmet
essentiellement son savoir-faire en généralement trois étapes :
l'évitement, la mise en sécurité et l'apprentissage de la maîtrise
du risque.
Depuis
trente ans, les campagnes de prévention ne s'adressent qu'à ceux
qui consomment, à ceux qu doivent arrêter de gré ou de force pour
cause de santé. Elles stigmatisent les consommateurs qui dépassent
la norme et amoindrissent les défenses naturelles de ceux qui ne
doivent pas commencer pour cause d'avenir : les enfants .
De
quoi les parents ont-ils besoin pour renforcer les défenses
naturelles de leurs enfants ?
Toute
campagne de prévention primaire repose sur la normalité et non sur
le pathologique : la norme c'est la non consommation. Les axes d'une
campagne primaire s'appuie sur les motifs qui amènent NATURELLEMENT
une bonne partie de la population à la non consommation ou à la
consommation exceptionnelle et modérée. C'est le propre de la
petite enfance et de l'enfance de « n'avoir jamais
consommé ».
Les mécanismes qui amènent des enfants de plus en plus jeunes à
expérimenter les drogues sont connus. Ils peuvent être utilisés
avec succès pour rétablir les défenses naturelles et les séquences
de sécurité appropriées : l'évitement du danger. Pour ce faire,
les parents ont donc besoin :
-
De données scientifiques,
nettes et précises qui ne fassent pas débat. La drogue est un problème
de santé publique. Il est temps que les données scientifiques
effectives ne soient plus contestées pour cause d'enjeux électoralistes
ou privés. Voir audition du professeur COSTENTIN
-
De
connaître les mécanismes normaux et cérébraux qui peuvent mener
n'importe lequel d'entre nous à une addiction sans le savoir, en
douceur en quelque sorte et ce quel que soit le produit : drogues, jeux
vidéo, jeux d'argent, cyberdépendance etc.
-
Comprendre
de quoi il retourne en terme de manipulation mentale, de pression de
groupe, de harcèlement pour qu'ils puissent apprendre à leurs enfants
les bonnes pratiques d'évitement et de protection quand
la pression devient violence verbale ou physique sur eux-même ou sur un
tiers.
L'ensemble
de ces données concernent « La fabrique de l'enfant »
:
son développement psychomoteur, le développement de ses facultés
intellectuelles et psycho-sociales : ce dont il a besoin pour savoir
résister aux pressions, savoir dire NON, avoir une bonne estime de
lui-même, faire confiance et se faire confiance. Elles sont bonnes
pour la prévention primaire de la toxicomanie mais aussi pour la
prévention de la violence, de la dépression etc.
L'autorité
parentale :
Les
parents doivent être renforcés dans leur autorité :
le prochain plan de prévention des toxicomanies doit expliciter
« la
parentalité » et la recadrer en termes de droits et de
devoirs. Il est tout à fait symptomatique de constater, lors de nos
conférences auprès des parents, que la majorité d'entre eux,
soumise aux dictats de la banalisation de l'usage de drogue et du
jeunisme ont oublié leurs devoirs de contrôle sur les agissements
de leurs enfants et :
-
N'osent
plus contrôler les faits et gestes de leurs enfants dès l'entrée au
collège lorsque ceux-ci se réunissent pour faire la fête chez l'un ou
l'autre.
-
N'osent
pas avertir les parents lorsqu'ils voient un jeune en danger, sous
prétexte que leurs propres enfants le leur interdisent.
-
N'osent
plus «contrôler» les allers et venues de leurs enfants mineurs ni
exiger les coordonnées téléphoniques, adresses et noms des jeunes chez
lesquels «ils squattent» le temps d'une soirée ou d'un week-end dès
l'entrée au collège.
-
N'osent
pas vérifier les dires des enfants lorsque ceux-ci leurs mentent sur la
réalité de leur double vie, qu'il s'agisse de leur relation avec le
milieu ou de leur consommation véritable, qu'il s'agisse de drogues
licites ou illicites.
La
famille et l'école :
En
tant qu'association familiale, nous constatons des distortions entre
les usages que «supportent» les parents de la part de leurs enfants
et la limite zéro que l'établissement scolaire doit faire respecter
: l'usage de drogue étant interdit dans son enceinte. Les conflits y
sont fréquents: les professeurs et proviseurs sont souvent pris à
partie par des parents qui changent de cap dès qu'ils s'agit de leur
progéniture. Mais nous trouvons également des responsables
d'établissement peu enclins à une deuxième chance, après un
renvoi. Lorsque les positions se durcissent, le dialogue se rompt.
Nous
proposons la création de conventions partenariales gagnant-gagnant
entre établissements scolaires, parents d'élèves et équipes
pédagogiques, (à géométrie variable selon qu'il s'agit du
primaire, du collège ou du lycée), permettant aux monde des
adultes-éducateurs de se fédérer dans une position commune et de
pouvoir la faire connaître et respecter par le monde des enfants.
L'interdit
parental n'a pas d'efficacité quand la sanction n'est pas appliquée
:
Nos
enfants n'apprennent pas seulement à consommer les drogues entre
eux. Ils apprennent également à se défendre lors des
interpellations, rappels à la loi et injonctions thérapeutiques :
ils savent berner les adultes et tenir le bon discours pour éviter
ou limiter la sanction : faire profil bas en invoquant une
diminution de consommation, un souhait de s'arrêter, etc.
C'est
pourquoi nous appuyons la demande de Jean-Paul Bruneau, directeur
d'E.D.V.O. . Pour
les usagers qui
ne se droguent encore que pour braver l'interdit ou fuir leur
mal-être, il faudrait prononcer une sanction immédiate à visée
éducative. Aujourd'hui, cette sanction, souvent différée, se
limite la plupart du temps à un avertissement ou une injonction
thérapeutique peu contrôlable et qui, dans plus de 90 % des
cas, demeure sans suite. Il serait plus pertinent de leur infliger
une amende de composition pénale d'un montant modique, évolutive en
cas de récidive, équivalente à celle infligée pour un défaut de
port de ceinture de sécurité mais accompagnée d'un enregistrement
au fichier des infractions à la législation sur les stupéfiants
afin de repérer les récidives et imposer, en ce cas, des mesures
complémentaires comme un stage de sensibilisation ou un travail
d'intérêt général dans des structures accueillant des malades
dépendants en rétablissement.
-
Cette
amende devrait être assortie d'un rappel à la loi destiné aux parents,
que les jeunes soient mineurs ou majeurs dès lors que ces derniers
vivent chez leurs parents.
-
Cette
amende devrait être assortie d'une demande de contrôle de prise de
produits psycho-actifs, faite dans un délai raisonnable : dans les
trois mois qui suivent le rappel à la loi.
-
Les
parents devraient être associés aux stages de sensibilisation que leurs
enfants mineurs ou majeurs demeurant chez eux sont dans l'obligation de
suivre par décision de justice. Ceci favoriserait l'ouverture d'un
dialogue constructif et l'implication des parents dans le processus de
rétablissement de leur enfant.
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