APPRENDRE
A NOS ENFANTS
A DIRE NON A L'OFFRE DE DROGUE !
C'est
le défi que les institutions lancent aux familles.
Aujourd'hui,
en France, seuls 41 % des enfants de 11 ans déclarent être
abstinents, c'est à dire, n'avoir jamais consommé une drogue licite
ou illicite. Ils ne sont plus que 13 % à 15 ans. A 17 ans, plus de
50 % des jeunes déclarent être usagers d'au moins trois drogues
licites ou illicites. Malgré les efforts entrepris depuis 20 ans par
les ministères compétents pour réduire «l'offre de drogue »,
la vague toxicomaniaque touche la majorité des foyers français et
européens et une population de plus en plus jeune.
Face
à ce constat qui pourrait bien ressembler à un échec, les
institutions en charge de la prévention de la toxicomanie comptent,
désormais, sur les parents pour réduire «la demande de drogue» :
APPRENDRE A NOS ENFANTS A DIRE NON A L'OFFRE DE DROGUE, tel est le
défi que les institutions lancent aux familles.
Mais
les parents ont-ils plus qu'hier les moyens de répondre à cette
demande ?
Une
enfance sans drogue est-elle encore possible aujourd'hui en Europe ?
L'abstinence
est elle un droit fondamental ou une injonction thérapeutique quand
le mal est fait ?
La
drogue est-elle un risque comme un autre ?
Quels
impacts les drogues ont-elles sur le cerveau de nos enfants ?
Quand
et comment parler de drogue à nos enfants ?
Comment
les associations familiales peuvent-elles aider les familles à
relever ce défi ?
Nous
ne pouvons pas faire l'économie de ces questions si nous voulons
être une force de proposition lors du débat public qu'impose cet
appel d'offre étatique. En effet «Les assises de la
parentalité
et de la prévention», auront lieu les 6 et 7 mai prochain.
Comme
le rappelle Etienne APAIRE, Président de la MILDT, «L'objectif
de ces assises est d'ouvrir un débat public en vue de légitimer
parents et adultes dans leur rôle de principal acteur de prévention,
notamment de la consommation de drogues et de l'abus d'alcool.
Réfléchir tous ensemble pour construire une solidarité d'adultes,
redonner confiance à chacun dans ses capacités éducatives et
contribuer à les renforcer, faire émerger les grands axes de la
campagne de communication prévue fin 2010, tels sont les principaux
enjeux de ces assises.»
Le paradoxe de ces assises
de la parentalité dédiées à
la prévention primaire de la toxicomanie, est:
Qu'aucune
association familiale de quel que bord que ce soit ,
Qu'aucun
(REAAP) Réseau d'Écoute, D'Appui et d'Accompagnement des Parents,
Qu'aucune
association familiale oeuvrant déjà dans ce domaine,
Qu'aucune
association de parents d'élèves n'a été conviée à intervenir à
ces assises. Nous avons donc demandé pourquoi à l'équipe en charge
de ces assises : voici le résumé le plus fidèle possible, des
motifs avancés.
«Bien
avant de nous lancer dans une campagne et des actions de terrain
visant à épauler les parents et les éducateurs dans la prévention
primaire de la toxicomanie, il importe que les experts donnent leur
point de vue sur les différents aspects du problème, le philosophe
comme l'éducateur, le sociologue comme le psychiatre. Les experts
doivent tenir des discours cohérents les uns par rapport aux autres.
Parler d'une seule voix c'est nécessaire pour que les acteurs de
terrain et les parents soient épaulés dans leurs actions
quotidiennes. Il ne s'agit pas de proférer des vérités mais de
faire des propositions concernant un axe commun. C'est pourquoi, leur
temps de parole sera très court et le débat avec la salle très
important : l'ensemble des associations familiales comme celles qui
oeuvrent déjà dans ce domaine, pourront donc argumenter à ce
moment là. Par ailleurs, lors de ces assises, les associations
pourront poser des questions et donner leur point de vue sur internet
et il en sera tenu compte lors des débats».
Nous
sommes donc toutes et tous INVITES et CONVIES à réagir, à
discuter, à être des forces de proposition. Nous ne pouvions pas
mieux obtenir. La pertinence de nos interrogations, la justesse de
nos analyses fondées sur le retour d'expérience feront la qualité
de ce débat et décideront des moyens que les institutions mettront
à notre disposition pour contrer ce fléau.
Nous
remercions vivement Madame Françoise CAPY, Présidente de l'UDAF du
Rhône et Madame Cécile SACCOMAN, chargée de mission à l'UDAF du
Rhône, de nous avoir sollicités pour la mise en oeuvre de cette
conférence. Les questions que nous posons nous semblent des
préalables indispensables à un changement de cap salutaire en
matière de prévention de la toxicomanie. Les réponses que nous
apportons sont le reflet de ce que nous vivons au quotidien depuis
dix ans auprès des jeunes, des familles et des établissements
scolaires.
Cette
liste de questions-réponses n'est pas exaustive : nous espérons
vivement que d'autres associations la compléteront et participeront
ainsi à une contribution collective, laquelle sera remise
officiellement à monsieur APAIRE lors de l'inauguration de ces
assises.
Conférence
UDAF 69 - 16 mars 2010
Claire
MOSCICKI, Conseil en Prévention Le Phare, Familles face à la
drogue