Le teknival de Vannes est maintenant terminé. Il n'y a pas
eu de
mort et tout un chacun en est soulagé. Ce n'était
pas le
cas l'année précédente où
avait été
déplorée la mort de Mathilde, une jeune fille de
18 ans
et le viol d'une autre à CARNOET (22).
Une mobilisation sans
précédent
: Lors des raves sauvages, les agriculteurs bretons avaient
été les premiers en France à
réagir. Venus
avec leurs tracteurs, ils menaçaient les « teufers
»
qui saccageaient leurs champs de les arroser avec du lisier. Maintenant
que l'inacceptable est « encadré », la
population
s'est organisée, appelant à témoin la
France
entière. Le teknival n'a ainsi pas pu avoir lieu dans
l'indifférence générale.
Une
situation absurde : le préfet ne respecte pas
une décision de justice !
Le Tribunal a condamné l'Etat en la personne de Madame le
Préfet. L'ordonnance du tribunal administratif lui a
ordonné de suspendre la réquisition de
l'aérodrome.
A cela les raisons invoquées ont été,
entre autres :
- Madame le
Préfet a été dans
l'impossibilité de donner aucun nom d'organisateur officiel ;
-
Réquisitionner un
aéroport, c'était paralyser l'économie
d'une
région pendant plusieurs semaines, à une
époque
où démarrent les vacances
d'été et le
tourisme ; toute l'infrastructure de l'aéroport a
dû
être déplacée (avions, ordinateurs,
cuves de
kérosène) ; des malades en attente de greffons
risquaient
même de perdre des chances de survie.
- le risque
environnemental
était réel, l'aéroport
étant situé
dans le périmètre de protection des eaux de
captage en
eau potable.
Madame
le Préfet a dû, malgré tout, continuer
à
mettre en oeuvre les consignes du Ministère de
l'Intérieur condamné tant par le Tribunal que par
une
grande partie de l'opinion publique.
Une zone
de non-droit
: Il est inadmissible que l'Etat crée une zone de non-droit
dans
laquelle les forces de l'ordre n'interviennent pas. Il n'est pas normal
que seuls les secours soient à l'intérieur de
l'enceinte.
Mme Allaire, préfet du Morbihan, a
répété
à l'envie "je n'organise pas le teknival, je l'accompagne"
mais
accompagner l'intolérable, c'est le cautionner.
L'intolérable, il faut le refuser, pas l'accompagner. Bien
entendu, il ne lui a plus été possible de faire
marche
arrière après le jugement du Tribunal de Rennes,
mais
qu'au moins cette condamnation fasse jurisprudence et que ce teknival
inaugure une autre façon de respecter les jeunes. Ce que
nous
parents disons à nos enfants "je te dis non parce que je
t'aime"
devrait être appliqué aussi par nos gouvernants au
nom du
principe de précaution. Nous avons autre chose à
proposer
à la jeunesse que des nuits de folie assourdissantes et de
prise
de drogue. Comment se complaire dans un niveau sonore plus important
que celui d'un marteau-piqueur ?
La
liberté de s'amuser n'inclut pas la liberté de se
dégrader. La liberté de s'amuser ne rend heureux
que si
elle va de pair avec le respect de la personne et de son
intégrité physique et mentale.
Un
gaspillage des fonds publics :
Ce teknival a été encadré et
surveillé par
de nombreux policiers, gendarmes, secouristes, pompiers, etc...
Au total, plusieurs
milliers. Tout
cela a un coût : les déplacements, les
hébergements, les salaires, les indemnisations des riverains
qui
ont dû déplacer leur bétail, les avions
déplacés, mais qui paie ? Et combien ? Rien n'a
été demandé aux participants. Pas
même
quelques euros.
Tout a été offert sans aucune contrepartie :
emplacement,
eau, toilettes, nursery, chenil, service de bus pour aller de la gare
à Meucon.
Il
n'est pas juste et encore moins éducatif que tout soit aux
frais de la société.
Puissent les erreurs et les manquements au bon sens mis en
lumière par ce teknival ne plus se renouveler !