Le
nouveau plan gouvernemental 2008-2011 de lutte contre la drogue et la
toxicomanie nous apporte quelques bonnes nouvelles. Paru ce mois de
juillet 2008, il comprend 193 mesures dont 38 dans le domaine de la
prévention et de la communication. Nous tenons à
souligner quelques points qui nous tiennent particulièrement à
coeur :
La
prévention de la première expérimentation.
Depuis
longtemps nous alertons sur la prévention de la première
expérimentation. Nous apprécions donc particulièrement
que M. Fillon dans l'introduction de ce plan insiste sur « la
prévention des entrées en
consommation ».
Notre premier ministre remarque que « l'attention
et l'action des pouvoirs publics sur les usages problématiques
de drogue » se sont faits « au détriment
de la prévention des
usages simples, ce qui a contribué
à encourager la demande de drogues en banalisant les premières
consommations et a affaibli l'interdit qui pesait sur celles ci. Ceci
d'autant plus fortement que le discours des pouvoirs publics sur le
sujet a parfois manqué de cohérence et de clarté. »
Parfois,
c'est le moins qu'on puisse dire.
M.
Fillon se veut positif :« Il n'y a pas de fatalité
de l'échec et l'on peut prévenir l'usage des drogues si
l'on s'en donne les moyens. » Il oriente vers cet objectif
auquel nos associations travaillent dans l'ombre depuis longtemps :
« éviter
autant que possible, les
expérimentations, notamment
précoces, des drogues illicites et des abus d'alcool et
combattre les attitudes qui contribuent à banaliser, et à
faire admettre ces comportements. »
L'intention
de travailler en lien avec les associations de parents d'élèves
et les UDAF
Nous
nous référons principalement à la « fiche
n° 1-3 Prévenir, Communiquer, Informer » et
nous nous réjouissons de cet objectif : « relégitimer
les adultes dans leur rôle de principal acteur de prévention ».
Le
rapport de la MILDT note :
« Face
aux problématiques d’usage de produits illicites et de
consommation d’alcool chez leurs enfants, parfois très
jeunes, de très nombreux parents se sentent désorientés
et ont le sentiment de ne plus être légitimes pour
imposer une exigence éducative. Cette problématique
s’inscrit dans un contexte plus général de doute des
parents quant à leurs capacités éducatives sur
des sujets où la pression sociale est forte. Un effort
particulier doit être fait pour les aider à se
réapproprier une parole porteuse de la règle.
Pour
leur redonner confiance, il faut renforcer leurs compétences
éducatives notamment en développant l’information à
leur intention et en leur fournissant des repères fiables.
Ainsi, tout en se situant dans une approche positive, ils pourront
gérer plus efficacement leur relation avec leur(s) enfant(s),
affirmer les interdits et faire face aux défis de la vie
quotidienne.
Il
s’agit donc de trouver des moyens adaptés pour atteindre les
familles quels que soient leurs modes de vie et leur proposer des
ressources nécessaires afin qu’elles reçoivent
information, aide et accompagnement.
Propositions
1.
Organiser des états généraux sur les capacités
éducatives pour faire émerger de grandes lignes
d’intervention et de communication auprès des parents ;
2.
Mener une campagne d’information grand public afin de relégitimer
les adultes dans leur rôle de principal acteur de prévention
lié aux risques de la consommation de drogues des jeunes dont
ils ont la responsabilité ;
3.
Créer un site internet de service et d’aide à
distance en complément des lignes téléphoniques
mises en place. Ce site devra mettre à disposition du public
une aide permettant l’échange et le repérage rapide
de structures de proximité ;
4.
Mobiliser les dispositifs relais de la campagne d’information
(réseaux d’aide à la
parentalité,
points info famille, Caisses d’allocations familiales, Unions
départementales des associations familiales, associations de
parents d’élèves) »
Nous
ne pouvons que saluer les « grandes nouveautés
introduites par le plan.
Il
s’agit désormais de prévenir les premières
consommations de produits illicites et d’éviter les
consommations excessives d’alcool, particulièrement chez les
plus jeunes. A cet égard, les mesures pouvant avoir un effet
dissuasif sur les consommations doivent faire partie intégrante
de la prévention :
Le
plan prévoit de clarifier le discours public par des campagnes
de communication afin de rendre les règles applicables plus
compréhensibles pour les Français et de ne plus
banaliser l’usage de stupéfiants et les abus d’alcool.
Un
effort doit être fait pour renforcer la confiance des adultes
dans leur capacité et leur légitimité à
intervenir auprès des jeunes, et en particulier auprès
de leurs enfants, pour les protéger des consommations de
drogues ou de certains modes dangereux de consommation d’alcool.
L’objectif est de mobiliser les parents et de les aider à
être le relais de la règle commune. A cette fin, des
états-généraux de la parentalité seront
organisés et des dispositifs de soutien seront mis en
oeuvre ».
Ce
plan représente ainsi pour nos familles un formidable espoir
d'être enfin entendues par les pouvoirs publics. A nous aussi
de tout mettre en oeuvre pour que le dialogue soit effectif et
rapide.